Dr Djéa SARAVANE, Chef de Service-Service des Spécialités-EPS de Ville Evrard, Neuilly sur Marne - Membre Associé Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke-Canada - Président de l’Association Nationale pour la Promotion des Soins, Somatiques en Santé Mentale (ANP3SM)
Depuis fort longtemps, la santé physique des patients atteints de pathologie mentale a été ignorée et même négligée. Le nombre croissant des travaux sur l’association entre pathologies organiques et pathologies mentales a permis de confirmer l’existence de comorbidités. Cette comorbidité globalement sous- évaluée péjore le pronostic et rend plus complexe la prise en charge des patients et la compliance au traitement. Autre fait marquant, les patients souffrants de pathologie mentale ont une mortalité plus importante que la population générale. Ainsi l’espérance de vie est écourtée de 25 ans en moyenne par rapport à la population générale. Il est donc légitime de s’interroger sur l’existence d’un lien de causalité entre ces 2 types de pathologies, ou de facteurs favorisants cette association ou encore de pathologies induites par les traitements psychotropes. Alors comment parler de réhabilitation psychosociale si en amont l’approche globale d’un patient atteint de pathologie mentale n’est pas prise en compte. Ne gardons pas à l’esprit cette vision dualiste : esprit- soma. Il convient de souligner la surmortalité de nos patients qui est le fait de maladies cardiovasculaires. Et ces événements cardiovasculaires sont fortement associés à des facteurs modifiables tels que la surcharge pondérale, la dyslipidémie, le diabète, l’HTA, le syndrome métabolique, le tabagisme. Les facteurs de risque métabolique et cardiovasculaire plus prononcés dans cette population sont également associés à la sédentarité, aux conditions socio-économiques faibles, à une mauvaise hygiène alimentaire mais également à l’utilisation de médicaments psychotropes. Dans ce contexte de comorbidités une alliance collaborative entre psychiatres, somaticiens et les équipes est absolument nécessaire ainsi que l’entourage du patient. Cette action coordonnée est de façon certaine un élément essentiel d’une prise en charge satisfaisante et peut conduire à une bonne réhabilitation, une qualité de vie meilleure pour les patients et espérons un allongement de l’espérance de vie.
Les conférences
- Présentation
- Une approche psychosociale des processus d’exclusion sociale des malades : aspects théoriques, enjeux pour la pratique
- Santé physique et santé mentale
- Le processus de rétablissement dans la schizophrénie comme ligne directrice pour les soins
- La réhabilitation sociale : pour une approche individualisée et intégrée
- Remédiation cognitive : Réhacom et plasticité cérébrale
- Le concept de soins orientés autour du rétablissement : une réhabilitation psychosociale construite par les personnes malades elles-mêmes ?
- Réhabilitation, logement et accompagnement
- Les soins somatiques : une nécessité à la réhabilitation ?