Jérôme  FAVROD,  Professeur de  soins  infirmiers en psychiatrie communautaire, Ecole  de  la Source, Haute Ecole Spécialisée  de Suisse  Occidentale, Lausanne - Infirmier spécialiste clinique, Service de psychiatrie communautaire, Département de psychiatrie du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Lausanne.

Les  témoignages des  personnes qui  se  disent rétablies de  la  schizophrénie mettent en évidence un  certain nombre d’ingrédients essentiels qui  nécessitent d’être  considérés par  les professionnels de la santé. Le rétablissement est ici vu comme  un  processus de transformation qui  permet d’intégrer l’expérience schizophrénique de façon à pouvoir mener une  vie riche  et pleine. L’espoir  paraît être un élément qui catalyse ce processus. Un travail de redéfinition de l’identité est  également essentiel pour  distinguer ce qui fait  partie de la maladie de ce qui fait  partie de la personne. Les  symptômes psychotiques compliquent cette intégration. En effet, si les symptômes psychotiques comme  les idées  délirantes et les hallucinations font  partie de la maladie, leur contenu fait  partie de la personne. Le  travail de  rétablissement  nécessite également de  reconsidérer ses  propres valeurs et  d’établir de  nouveaux buts. Finalement, l’autodétermination est  le quatrième ingrédient que  l’on retrouve dans ces témoignages. Par rapport à ces facteurs de salutogénèse, les professionnels ont la fâcheuse tendance à  être iatrogène.  Il s’agit maintenant d’intégrer ces nouvelles connaissances dans la relation thérapeutique.